En Côte d’Ivoire, l’envoyé de Macron pour l’Afrique évoque le « remodelage » de la présence militaire française

Jean-Marie Bockel a commencé sa tournée par la Côte d’Ivoire. LP/Olivier Corsan
© Olivier Corsan/Le Parisien

L’envoyé personnel du président français pour l’Afrique, Jean-Marie Bockel, a évoqué ce mercredi le « remodelage » de la présence militaire française en Côte d’Ivoire, à l’occasion d’une visite à Abidjan, sa première sur le continent depuis sa prise de fonctions au début du mois.

« Le terme remodeler me paraît être le bon terme. L’esprit, c’est de venir avec des propositions, une écoute et ensuite un dialogue qui aboutisse à un accord gagnant pour les deux parties », a déclaré l’ancien secrétaire d’État à la Défense et aux Anciens combattants à l’issue d’un « échange riche » d’une heure avec le président ivoirien Alassane Ouattara.

M. Bockel, qui fut socialiste avant de devenir centriste, avait dû quitter son secrétariat d’État à la Coopération sous le président Nicolas Sarkozy (2007-2008), après avoir dénoncé le poids de la « Françafrique », ce système de cooptation et de corruption postcolonial. En novembre 2019, il avait perdu l’un de ses fils, Pierre-Emmanuel, engagé dans le cadre de l’opération Barkhane, dans un accident d’hélicoptère au Mali.

L’Afrique désormais terrain miné pour la France

Il a été chargé le 6 février par Emmanuel Macron de discuter avec les partenaires africains des nouvelles formes de la présence militaire française sur leurs sols, au Sénégal – où sévit une crise politique -, en Côte d’Ivoire, au Gabon et au Tchad. Et c’est en Côte d’Ivoire, l’un des plus solides alliés de la France en Afrique de l’Ouest, qui abrite quelque 900 militaires français au sein du 43e Bataillon d’infanterie de marine (43e BIMa), qu’il a choisi de faire sa première visite. « On ne veut pas réduire nos efforts mais c’est une globalité : il y aura des évolutions, l’empreinte sera moindre sur certains aspects et plus forte sur d’autres », a-t-il affirmé, sans donner de détails.

« Les perspectives de notre partenariat en matière de sécurité sont des perspectives d’accompagnement de renforcement de la force militaire souveraine de la Côte d’Ivoire, de sa montée en puissance quantitative et qualitative », a-t-il ajouté, évoquant « un processus qui a déjà commencé ». Jean-Marie Bockel doit rendre à l’Élysée ses recommandations en juillet.

Les militaires français ont été tour à tour chassés du Mali, du Burkina puis du Niger, trois pays ouest-africains gouvernés par des régimes militaires arrivés au pouvoir par des coups d’État et désormais ouvertement hostiles à la France.

Le Parisien

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Article de Julie Cloris