Ethiopie : Plus d’une tonne d’or saisie dans un aéroport, pour une valeur d’environ 91 millions d’euros

ENQUÊTE – Des investigations sont en cours pour tenter de déterminer l’origine de l’or

Des investigations sont en cours pour tenter de déterminer l’origine de l’or

Une enquête a été ouverte par la police nigérienne après la saisie de plus d’une tonne d’or à l’aéroport d’Addis Abeba (Éthiopie) il y a trois semaines. La marchandise, qui était en provenance de Niamey (Niger), a été évaluée à près de 60 milliards de francs CFA. Soit plus de 91 millions d’euros.

1.400 kg d’or

« La police judiciaire est saisie aux fins d’enquête qui suit son cours », a déclaré le ministre nigérien de la Justice, Alio Daouda, à la radio publique nigérienne. Dans le détail, ce sont 1.400 kg d’or qui ont été découverts par les autorités éthiopiennes.

Si le Niger est un producteur industriel d’or plutôt modeste, le pays comporte près d’un millier de sites artisanaux d’orpaillage disséminés au nord et à l’ouest, dans des zones où marquées par la présence de groupes djihadistes armés.

Un « sujet brûlant »

Lors de son intervention radiophonique, le ministre Alio Daouda a précisé que le but des investigations était de déterminer « l’origine » de l’or saisi ainsi que son propriétaire. « Les personnes impliquées dans ce trafic vont être identifiées et, en cas de besoin, seront traduites devant les autorités judiciaires », a-t-il martelé.

Ce membre du gouvernement a évoqué un « sujet brûlant qui interpelle les autorités […] avec à leur tête le général Abdourahamane Tiani », le chef du régime militaire qui a pris le pouvoir au Niger après un coup d’Etat en juillet dernier. Le ministre a également indiqué qu’il envisageait d’engager « la procédure » pour le « rapatriement » de la cargaison saisie en Ethiopie.

Des mesures mises en place

Lundi, l’octroi des permis miniers a été suspendu « jusqu’à nouvel ordre » par le ministère nigérien des Mines, lequel a également demandé à ses responsables de faire le point sur « la situation des droits miniers antérieurement octroyés ».

En outre, des dizaines d’agents des douanes, de la police, des eaux et forêts et de la gendarmerie en poste à l’aéroport international Diori Hamani de Niamey auraient été mutés, selon leurs responsables.

De son côté, l’ONG Transparency International a dénoncé un « trafic illicite » vis-à-vis duquel les autorités nigériennes maintiennent, selon elle, un certain « flou artistique ».