Les anciens tirailleurs sénégalais peuvent désormais rentrer dans leur pays d’origine en touchant le minimum vieillesse

Les derniers tirailleurs sénégalais, ces ex-soldats recrutés dans les anciennes colonies françaises,

Jusqu’à maintenant, pour percevoir leur allocation de 950 euros, ces hommes devaient obligatoirement passer a minima six mois en France

Reconnaissance – Jusqu’à maintenant, pour percevoir leur allocation de 950 euros, ces hommes devaient obligatoirement passer a minima six mois en France

Un message hautement symbolique le jour de la sortie du film Tirailleurs, de Mathieu Vadepied. D’ex-tirailleurs sénégalais, ces soldats recrutés dans les anciennes colonies françaises, vont pouvoir retourner définitivement dans leur pays, tout en continuant de percevoir leur minimum vieillesse, a révélé France Info.

Une « vingtaine de dossiers » ont été validés par le ministère des Solidarités « à ce stade ». Jusqu’à maintenant, pour percevoir leur allocation de 950 euros, ces hommes, majoritairement âgés de plus de 90 ans, devaient obligatoirement résider a minima six mois en France.

Une quarantaine de personnes recensées par l’Office des anciens combattants

Cependant, cette décision du gouvernement ne concerne pas la CAF ou la pension d’invalidité. L’Association pour la mémoire des tirailleurs sénégalais, qui porte ce dossier, souhaite que cela change également.

Ces hommes très âgés, ayant majoritairement combattu en Indochine et en Algérie, vont donc pouvoir repartir dans leur pays d’origine, principalement le Sénégal, mais aussi le Mali et la Mauritanie. Ils sont une quarantaine, d’après l’Office des anciens combattants. Cependant, pour Aïssata Seck, présidente de l’Association pour la mémoire des tirailleurs sénégalais, ce chiffre est sous-estimé, puisqu’ils seraient en réalité « un peu moins de 80 », a déclaré cette militante à BFMTV.

Plus de 30.000 soldats africains tués durant la Grande Guerre

Qui sont les tirailleurs sénégalais ? Créé par décret impérial en 1857 par Napoléon III, ce corps de soldats africains était à l’origine « un bataillon de 500 hommes, dont les deux tiers [étaient] d’anciens esclaves », expliquait en novembre à 20 Minutes l’historien Anthony Guyon, auteur du livre Histoire des tirailleurs sénégalais.

Puis, au fur et à mesure des années, ses effectifs ont gonflé. Rien que pendant la Première Guerre mondiale, 200.000 de ces soldats ont combattu. Plus de 30.000 soldats africains sont décédés sur le sol européen durant la Grande Guerre. Quelques années plus tard, environ 175.000 Africains ont combattu pour la libération de la France de l’occupation nazie. « Le corps des tirailleurs disparaît ensuite entre 1958 et 1962, au fur et à mesure que les pays de l’Afrique subsaharienne obtiennent leur indépendance », explique l’historien.

Pourtant, malgré leur engagement pour la France, les tirailleurs sénégalais et leurs enfants souffrent encore et toujours d’un manque de reconnaissance. « Leur pension d’invalidité n’est toujours pas au niveau des pensions françaises », a souligné Aïssata Seck.

20 Minutes