Les vrais enjeux des destructions des logements des populations à Abidjan par le régime de M. Alassane DRAMANE OUATTARA

Les vrais enjeux des destructions des logements des populations à Abidjan par le régime de M. Alassane DRAMANE OUATTARA

INTRODUCTION
Depuis le 1er février 2024, une série d’opérations de destruction de logements et d’établissement scolaires furent entamée par le régime du chef de l’État, M. Alassane Dramane Ouattara (ADO), semant tristesse et désolation. Mais surtout bafouant les droits des populations prépacarisées. Sans oublier la violation de la constitution Ivoirienne. La justification fournie est que ces zones constituent un danger pour ces populations. Nous vous exposons une analyse contraire et montrons les vrais enjeux.

1.ADO NE RESPECTE SES ENGAGEMENTS ET VIOLE ENCORE LA CONSTITUTION

M. ADO affirmait, dans l’opposition, que s’il venait au pouvoir, en 5 ans, il donnerait un toit à tous les Ivoiriens. Mais rien de tout cela. Pire, ce sont les droits des citoyens qui sont violés. Et pourtant, la Constitution du 8 novembre 2016, demande à l’État Ivoirien de les respecter. En effet, l’article 2, alinéa 3 dispose:  » Les droits de la personne humaine sont inviolables .

Les autorités publiques ont l’obligation d’en assurer le respect, la protection et la promotion ». Or ce n’est pas ce qui est observé depuis les opérations de mise dans la rue des populations. La violation de la constitution est flagrante. En effet, en son article 15, alinéa2 et 3 qui stipule : Nul ne doit être privé de sa propriété si ce n’est pour cause d’utilité publique et sous la condition d’une juste et préalable indemnisation . » Cet article signifie qu’on doit d’abord informer le propriétaire d’un projet très utile que l’État va mettre en exécution.

Ensuite, une indemniser de la personne dont l’État a détruit le bien ou s’en ai approprié. Et c’est après tout cela, qu’on destruit le bien en question.
Or dans la situation qui a démarré depuis le 1er février 2024, non seulement il n’y pas eu de notifications aux populations, mais pire il n’y a eu de dédommagements préalables comme l’exige la loi fondamentale.

Plus 1800 élèves se retrouvent à la rue, à la suite de la destruction d’un établissement scolaire à Yopougon Gesco. Et pourtant, dans cette école, l’État a même orienté à la rentrée scolaire 2023-2024, 952 élèves (sur 1880), soit 51% des effectifs de cette école secondaire [1].

2. ADO ET LES P.A.S POUR COMBATTRE LES PAUVRES

Le 1er octobre 1992, alors premier ministre du président Félix Houphouët-Boigny, M. Alassane Dramane disait sur la RTI:  » Je mets quiconque au défi de produire un plan aussi cohérent que le mien ». Ce plan était le plan d’ajustement structurel (PAS). Or ces PAS furent institués ,selon les propos de son concepteur David L. Budhoo, contre les pays dits du « Tiers-Monde » en général, mais singulièrement contre l’Afrique.

Lisons cet extrait de sa lettre de démission du FMI, en date du 10 janvier 1989:  » Lorsqu’il y a environ 5 ans, le président Reagan nous a dit de partir et de faire du Tiers-Monde un nouveau bastion du capitalisme triomphant, avec quelle joie et quel sens du devoir avions répondu. Tout ce que nous avions fait à partir de 1983 était basé sur notre nouvelle mission : privatiser le sud ou mourir. Pour cela nous avions ignomnieusement créé un chaos économique en Amérique latine et en Afrique dec1983 à 1988″ .

Les PAS en Afrique avaient pour but de privatiser la petite industrie, de réduire le rôle de l’État à quelques services de répression (police, gendarmerie). Le deguerpissement en fait partie. Parce qu’il n’est pas question de combattre la pauvreté par des mesures réelles comme le font les actuels dirigeants de l’AES.

Mais plutôt de combattre le pauvre. Et lui fait croire que s’il vit cette situation c’est parce qu’il le veut. Le fameux cercle vicieux. Alors que les privatisations ont pour but de permettre aux multinationales de faire des OPA sur les quelques sociétés et mettre les travailleurs au chômage. Ici, on met les populations pauvres à la rue afin de revendre chèrement à ses amis, ces riches entrepreneurs étrangers. Spoliant ainsi les Ivoiriens de leur patrimoine et propriété.

3. ADO ET LE 4ÈME MANDAT EN VUE

Pendant le déroulement de la CAN, Mme Kandia Camara, propulsée présente du Sénat, mis à l’ordre du jour 6 projets de lois parmi lesquels figurent la modification du code électoral et de la nationalité [3].M. Alassane Dramane Ouattara voulant briguer un 4ème mandat et laisser ensuite sa place à son petit frère Tiené Ibrahim Ouattara, il faut mettre toutes conditions de son côté. Ainsi, avec le décès du président Bédié, M. Alassane Dramane Ouattara avec sa justice aux ordres a spolié les droits des citoyens Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, ainsi son ex-allié Soro K.Guillaume. En sus, les dernières élections communales, ont permis à M. Kuibert et son équipe de la CEI de parfaire la machine de tricherie. Un nouveau chef d’État major fut nommé, en la personne du rebelle et com-zone, Chérif Ousmane. Il a pris fonction le 5 janvier 2024 [4].Les frontières sont ainsi sécurisées. Il reste à l’intérieur. C’est ainsi que
les populations des quartiers précaires dont s’est servi M. Alassane Dramane Ouattara pour arriver au pouvoir, ne lui sont plus utiles. M. ADO et son régime dont ces zones avaient servi d’entrepôt des armes pour faire le coup d’État contre le président Gbagbo, parachevé par l’armée française, leur peuvent leur être défavorables pour faire leur coup d’État du 4ème mandat. Il faut nettoyer ces zones.

CONCLUSION

M. Alassane Dramane Ouattara s’est servi de la population précarisée pour arriver au pouvoir. Et même tout récemment, ces populations furent utilisées pour donner une ampleur populaire à la Coupe d’Afrique des Nations. Mais les PAS qu’ils met en application sont aux antipodes des intérêts des populations précarisées. Outre cela, les intérêts de M. ADO et de ses « amis » et mandants sont au-dessus. Sans oublier son 4ème mandat de 2025. Alors pour préserver tout cela les pauvres doivent payer. Leurs maisons sont détruites sans mise en demeure et sans compensations (violation de l’article 15 de la Constitution Ivoirienne). Ces populations et leurs zones ont servi hier, ADO et son régime pensent, au vu de leur politique, peuvent ne plus accompagner le coup d’État du 4ème mandat.

L’HISTOIRE EST LE TRIBUNAL DES PEUPLES

Fait, le 27/02/2024.

Par Tapé GROUBERA

 

Tapé GROUBERA, Président du Mouvement pour la Renaissance de l’Afrique (moraf).
Mail: moraf.afrique@gmail.com
Auteur des ouvrages :

CES AFRICAINS ENNEMIS DES AFRICAINS;

ET, DE GAULLE TRAHIT L’AFRIQUE.

RÉFÉRENCES

[1] https://youtu.be/TkkjVdJ9rpw?si=UhInt9Mg9XkgEiAt.

[2] Tapé GROUBERA, Ces Africains ennemis des Africains, Mary Bro, 2020, p.136.
[3]https://www.linfodrome.com/politique/94611-avant-presidentielle-2025-kandia-camara-annonce-la-modification-du-code-electoral-et-du-code-sur-la-nationalite.

[4]https://www.7info.ci/defense-le-general-cherif-ousmane-10e-chef-detat-major-de-larmee-de-terre-prend-fonction/