LE Président GBAGBO et le Ministre Charles BLE GOUDÉ ne sont pas sortis de Prison.

Par Tapé GROUBERA.

LE Président GBAGBO et le Ministre Charles BLE GOUDÉ ne sont pas sortis de Prison.

INTRODUCTION

Lors de l´anniversaire des 25 années de carrière des chanteurs Yodé et Siro, M. TRAORÉ Salif, alias Asalfo du groupe Magic System, avant d´aller chercher à embrasser le président Laurent GBAGBO a dit ceci: « M. Le président Laurent GBAGBO, depuis votre sortie de prison, je n´ai pas pu vous rencontrer (….) » [1]. Dans cet extrait, Asalfo parle de la sortie de prison du président GBAGBO. Cela n´est pas exact. Comme cela ne sera pas pour le ministre Charles BLÉ GOUDÉ. Nous allons l´expliquer.

1. LE PRÉSIDENT GBAGBO ET LE MINISTRE BLÉ GOUDÉ ÉTAIENT DES OTAGES POLITIQUES À LA HAYE.

Nous savons que le 26 novembre 2022 prochain, M. Charles BLÉ GOUDÉ retourne, enfin, dans son pays natal après 11 ans. Et surtout, après un procès qu´il (M. Charles BLÉ GOUDÉ) a subi avec le président GBAGBO à la Cour Pénale Internationale -CPI- dont le siège est à La Haye (Hollande).

Si le président Laurent GBAGBO et le ministre Charles BLÉ GOUDÉ furent déportés, respectivement le 30 novembre 2011 et le 22 mars 2014, à la prison de Schevenigen (La Haye), c´était par la volonté, à la fois, de M. Alassane Dramane OUATTARA et et de ses mandants français dont le Chef de la junte française,à l´époque, était un certain Nicolas Sarkozy. En réalité, cela n´était pas nécessaire de leur priver de liberté.

Que ce soit le président Laurent GBAGBO, lors de sa première comparution le 5 décembre 2011 ou celle du ministre Charles BLÉ GOUDÉ le 27 mars 2014, ces deux personnalités ont indiqué être là (à La Haye) pour la manifestation de la VÉRITÉ et de ce fait, ces personnalités étaient toutes disposées à  » aller jusqu’au bout « . Donc, leurs emprisonnements ne devraient pas se faire. Nous allons indiquer deux raisons.

La première, c´est qu´au vu du Statut de Rome, ils étaient supposés innocents, d´une part. Et d´autre part, nous avions encore en mémoire cette violation de leurs droits, pendant 20 jours, lorsqu’ils furent remis en prison après leur acquittement du 15 janvier 2019 jusqu´au 5 février 2019. Et, alors que rien n´avait changé, brusquement le 6 février 2019, ils furent sortis de prison pour ëtre mis en résidence surveillée.

Et de l´appel du Procureur, émis le 17 juillet 2019, jusqu’à leur acquittement définitif, le 31 mars 2021, le président Laurent GBAGBO et le ministre Charles BLÉ GOUDÉ se rendirent libres à leur procès. Le second argument, c´est celui de M. Bahar Idriss Abu GARDA. Accusé par la CPI, il s´est présenté à la Cour, lui-même le 18 mai 2009.

Après vérification de son identité, son audience de comparution fut fixée du 19 au 30 octobre 2009. Pendant ce temps, M. GARDA ne fut pas conduit en prison. Mais la CPI l´a hébergé dans un lieu sûr. Lorsque la CPI n’a pu confirmé les accusations portées contre lui, M.Abu GARDA est ensuite retourné au Darfour et a repris son poste au sein du Front uni de résistance [2].

2. LE PRÉSIDENT GBAGBO ET LE MINISTRE BLÉ GOUDÉ SONT ACQUITTÉS

Rappelons que le procès du président Laurent GBAGBO et du ministre Charles BLÉ GOUDÉ fut public. Il a débuté le 28 janvier et s´est terminé le 31 mars 2021 (231 jours de procès). Au cours de ce procès TOUS LES 82 TÉMOINS DU PROCUREUR SONT PASSÉS À LA BARRE . Voyant que le Procureur n´arrivaiet pas à prouver les accusations émises contre eux, la majorité des juges ont jugé inutile de continuer le procès. Ce qui fait qu´ AUCUN témoin des avocats n´a pu être entendu. Du jamais vu .

Et par la suite, malgré la perte de temps opérée par Procureur Fatou Bensouda et son équipe, pour permettre à M. Alassane Dramane OUATTARA de continuer de se servir et servir ses mandants français, le président Laurent GBAGBO et le ministre Charles BLÉ GOUDÉ ont ÉTÉ TOTALEMENT ACQUITTÉS. Ce qui signifie simplement qu´ils ne sont NULLEMENT RESPONSABLES du drame que les IVOIRIENS ont vécu, surtout du 28 novembre 2010 au 11 avril 2011. Alors qu’il eut un GÉNOCIDE,celui DES WÊ (Peuples Guéré et Wobé en Côte d’Ivoire.)

3. SI LA CPI RESPECTAIT SON SYMBOLE.

Le symbole de la CPI est la balance. Et une balance n´est en équilibre que si ses deux plateaux portent la MÊME CHOSE (OU CHARGE).
Dans le document de la CPI, document N°ICC-02/11 du 15 novembre 2011, portant le titre: Rectification à la Décision relative à l´ouverture d´une enquête dans le cadre de la situation en République de Côte-d’Ivoire rendue en application de l´article 15 du Statut de Rome, on lit à la page 42/94 ceci:

《 Actes qu´auraient commis les forces pro-Ouattara. 》
Et de cette page jusqu’à la page 59/94, tout y documenté comme crimes contre l´humanité :
a) Éléments contextuels des crimes contre l´humanité
i. Attaque lancée contre une population civile.
ii Politique d´un État ou d´une organisation.
iii Caractère généralisé ou systématique de l´attaque.
b) Actes constitufs de crimes contre l´humanité.
i. Meurtre.
ii Viol.
iii Emprisonnement ou autre forme de privation grave de liberté physique.
c) Liens entre les actes individuels et l´attaque.

4. LE GÉNOCIDE DES WÊ ÉVOQUÉ PAR LA CPI

Un Peuple a subi le martyr en Côte d’Ivoire pendant cette période, ce sont les WÊ. Ils ont subi un génocide. Il eut du 28 au 29 mars 2011, un massacre de 817 personnes WÊ ciblées par les rebelles pro-Ouattara.
《Amadé Ouérémi, ancien chef de guerre de l’ouest de la Côte d’Ivoire, a été condamné jeudi à la prison à perpétuité par la cour d’assises d’Abidjan pour des « crimes contre l’humanité » commis dans la ville de Duékoué en 2011 lors de la crise post-électorale. Il a été reconnu responsable de la mort de 817 personnes .》[3]

Et le procès du seul Amadé Ouérémi, fait par M. Alassane Dramane OUATTARA et son régime , n´est qu´une manière de detourner les regards sur lui et sa rebellion . Car Amadé Ouérémi a soutenu qu´il a fait partie des rebelles pro-Ouattara pour participer au génocide des WÊ. Car Amadé Ouérémi était sous les ordres des rebelles de M.Alassane Dramane OUATTARA appelés « comzones ». Donc, il a agit comme un pro-Ouattara.

《 Tout au long des débats et à plusieurs reprises, Amadé Ouarémi a désigné l’ancien comzone de Man Losseni Fofana, dit « Loss », et l’ancien commandant des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) pro-Ouattara de Kouibly, le lieutenant Coulibaly, dit « Coul », comme ses supérieurs hiérarchiques, ceux lui ayant ordonné de fondre avec ses hommes sur le quartier Carrefour, où se trouvaient des combattants pro-Gbagbo. « Je n’ai pas commandé, dirigé, donné d’ordres. Je n’ai pas sorti les fusils, pas donné les balles, pas demandé aux [chasseurs] Dozos de m’aider », a-t-il soutenu à la barre, dans un français souvent très difficile à saisir.》[4]

Or dans le document N°ICC-02/11 du 15 novembre 2011, la CPI établit le lien entre les actes individuels et les attaques contre les populations civiles WÊ.
Lisons ensemble cet extrait de la conclusion à la page 54/94 au paragraphe 116 :
《Au vu de ce qui précède, la Chambre est convaincue qu´il y a une base raisonnable pour croire qu´il existe un lien entre les crimes individuels commis et l´attaque menée dans l´ouest de la Côte d’Ivoire, qui a débuté le 28 novembre 2010. Il y a donc une base raisonnable pour croire que les crimes contre l´humanité ont été commis par des forces fidèles à Alassane Ouattara, en particulier dans l´ouest de la Côte d’Ivoire en mars 2011 .》

CONCLUSION

Si on avait respecté leurs droits, le président Laurent GBAGBO et le ministre Charles BLÉ GOUDÉ n´auraient pas été privés de liberté pendant 10 pour le premier et 7 ans pour le second. Totalement acquitté, depuis 31 mars 2021 par la CPI, aucune condamnation à leur endroit, pendant cette période, n´est que politique et non de droit.

Par ailleurs, la CPI dans son document N°ICC-02/11 du 15 novembre 2011, a écrit que le camp Ouattara a commis des crimes contre l´humanité. Pourquoi alors les éléments de ce camp n´ont pas encore reçu un mandat d´arrêt ? Pourquoi M.Alassane Dramane OUATTARA , le responsable de ce camp n´est jusqu’à ce jour pas inquiété par la CPI ? À quoi sert un symbole de balance si on n´est pas prêt à appliquer la justice ?

 

Fait, le 30/10/2022.

Tapé GROUBERA, Président du Mouvement pour la Renaissance de l’Afrique (MORAF).
Auteur du livre CES AFRICAINS ENNEMIS DES AFRICAINS.
Mail: moraf.afrique@gmail.com

RÉFÉRENCES
[1]https://fb.watch/gmoV1C9KRP/

[2]https://www.icc-cpi.int/fr/darfur/abugarda

[3]https://amp-france24-com.cdn.ampproject.org/v/s/amp.france24.com/fr/%C3%A9missions/journal-de-l-afrique/20210415-amad%C3%A9-ou%C3%A9r%C3%A9mi-ancien-chef-de-guerre-ivoirien-a-%C3%A9t%C3%A9-condamn%C3%A9-%C3%A0-la-prison-%C3%A0-perp%C3%A9tuit%C3%A9?amp_gsa=1&amp_js_v=a9&usqp=mq331AQKKAFQArABIIACAw%3D%3D#amp_tf=Source%C2%A0%3A%20%251%24s&aoh=16671211857880&

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[4]https://www.jeuneafrique.com/1155680/politique/cote-divoire-massacre-de-duekoue-amade-oueremi-condamne-a-la-prison-a-vie/