CAN. Le Sénégal face à la malédiction du vainqueur de la Coupe d’Afrique des Nations

En cas de défaite contre le Cameroun, le Sénégal pourrait voir ses chances de qualification diminuer.
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Vainqueur de la Gambie (3-0) lors de la première journée de phase de groupe à la Coupe d’Afrique des nations, le Sénégal, champion d’Afrique en titre, est parfaitement rentré dans sa compétition.

Pourtant, une malédiction court depuis plus de dix ans quant aux chances des vainqueurs sortants de se qualifier au prochain tour. Face au Cameroun, ce vendredi 19 janvier, la bande à Sadio Mané devra assumer son statut de favori et ne pas tomber dans la facilité pour ne pas vivre une désillusion.

Le Sénégal va-t-il vaincre la malédiction ? Depuis 2010, et le triplé historique de l’Égypte (2006, 2008, 2010), aucune nation n’est parvenue à remporter deux compétitions de suite. Même l’Algérie, qui restait pourtant sur 35 matches sans défaite de suite, n’a pas passé le premier tour en 2022. Pire encore, seul le Cameroun, en 2019, a réussi à se qualifier pour une phase finale après avoir été sacré champion d’Afrique.

À quelques heures d’affronter le Cameroun ce vendredi 19 janvier (18 h), dans le cadre de la deuxième journée de phase de groupe, les Lions de l’Atlas veulent croire en leur chance de qualification. « Je ne suis ni Dieu ni prophète. Je suis entraîneur et je n’ai pas de baguette magique pour changer les choses. La seule chose que je peux aujourd’hui, c’est de faire de mon mieux. La seule chose que l’on peut, nous, c’est de faire de notre mieux.

Et c’est ce que nous sommes en train de faire. À chaque fois qu’il y a des échéances importantes, vous le savez, on fera toujours de notre mieux », avait expliqué le sélectionneur sénégalais en conférence de presse. Vainqueurs de la Gambie (3-0) pour leur premier match de poule, les hommes d’Aliou Cissé en sont en tout cas bien partis. Mais attention à la malédiction.

Des nations qui veulent écrire leur histoire

Cap Vert, Namibie, Guinée Équatoriale. Leur point commun ? Elles ont toutes les trois surpris lors de la première journée de la phase de groupe de la Coupe d’Afrique des nations. Trois nations qui sont parvenues à jouer un mauvais tour aux cadors du continent en comptant sur une force collective supérieure aux qualités individuelles de leurs adversaires, mais aussi en leur bonne étoile.

Car oui, la CAN est le théâtre de performances presque inimaginables à chaque édition. En 2012, la Zambie d’Hervé Renard et Patrice Beaumelle avait notamment créé l’exploit de battre la Côte d’Ivoire en finale. « Depuis 2012, et la victoire avec la Zambie, je pense qu’on a inspiré les nations “outsiders” en leur prouvant qu’elles pouvaient s’imposer. Le Burkina Faso a notamment fait finaliste en 2013. Dans chaque compétition, il y a des surprises. » Des surprises qui naissent d’une détermination de tout un peuple d’écrire l’histoire du pays. « Depuis qu’il y a 24 équipes, et que les deux premiers et les meilleurs troisièmes sont qualifiés, chaque équipe sait qu’elle a sa chance. Une fois qu’on sort des poules, tout est possible. Et ces nations “ outsiders” savent qu’elles peuvent écrire une page de leur histoire. »

La fatigue des grandes compétitions

En 2019, lorsque l’Algérie remporte la compétition, près de la moitié de l’équipe n’évolue pas en Europe (Mbolhi, Benlamri, Belaili, Bounedjah, Brahimi) contre l’intégralité au Sénégal. Une différence qui compte dans l’énergie d’un groupe. « Les joueurs qui ne jouent pas de grandes compétitions en club ou dans les meilleurs championnats arrivent avec plus de fraîcheur mentale, l’envie de se sublimer », poursuit celui qui entraîne désormais l’équipe d’Alger.

Une caractéristique qui pourrait jouer un mauvais tour à l’équipe du Sénégal. Car même si les cadres de la sélection n’évoluent plus en Europe, une grande partie de l’effectif y joue encore. Boulaye Dia et Timothy Dieng, qui portent respectivement les couleurs de la Salernitana (Italie) et de Middlesbrough (Angleterre), ont notamment dû déclarer forfait pour cause de blessures. Pape Matar Sarr, qui a manqué le premier match contre la Gambie, devrait faire son retour mais ne devrait pas être à 100 % de ses moyens. Une difficulté à laquelle doit faire face Aliou Cissé, en plus des absences potentielles de Moussa Niakhaté et d’Abdallah Sima.

Le groupe de la mort, celui de tous les dangers

Vainqueur de la Gambie lors de la première journée (3-0) en évoluant une grande partie de la rencontre à onze contre dix, le Sénégal est parfaitement entré dans sa compétition, certes. Pour autant, et à l’image de la Côte d’Ivoire après sa défaite contre le Nigeria (0-1), les espoirs de première place, voire de qualification, pourraient s’écrouler dès la rencontre face au Cameroun.

Si avec trois points au compteur, il ne manque plus qu’une unité aux Lions de l’Atlas pour se qualifier au prochain tour, ils vont cependant devoir défier les Lions indomptables du Cameroun, ce vendredi 19 janvier (18 h) une sélection très expérimentée et qui a participé à la dernière Coupe du monde,. Puis viendra la Guinée lors d’un derby, le mardi 23 janvier (18 h), pour espérer récupérer le point de la qualification. Une tache qui s’annonce loin d’être aisée.

Un groupe qui rappelle celui de la Côte d’Ivoire en 2017, qui était tombée sur le Maroc de Patrice Beaumelle et qui n’avait pas passé les poules pour ce qui était une « révolution ». « En plus de la Côte d’Ivoire et du Maroc, il y avait aussi le Togo et la République démocratique du Congo qui sont deux grandes équipes du continent, ce n’était pas simple de se qualifier. C’était une poule de la mort et le groupe avait été très serré. Mais ce n’est pas parce qu’une équipe est championne qu’elle va l’être à nouveau en enfilant le maillot.  » Reste à savoir si le Sénégal saura ne pas se faire ensorceler et mener sa propre révolution afin d’écrire une nouvelle page de son histoire.