Bénin-Niger: qu’est ce qui bloque dans le processus de normalisation?

Vue générale de Cotonou (image d’illustration).
© Wikimedia

Un nouvel épisode vient marquer le processus d’apaisement dans les relations tendues entre le Bénin et le Niger. Le nouvel ambassadeur du Niger au Bénin, Kakadé Chaibou, est arrivé à Cotonou où il a présenté ce vendredi 30 janvier les copies figurées de ses lettres de créances au ministre béninois des Affaires étrangères, Shegun Bakary.

Cependant, un malentendu persiste, notamment sur le plan sécuritaire, puisque le chef de la junte nigérienne continue d’accuser le Bénin de chercher à déstabiliser son pays.

Le diplomate nigérien, greffier de profession, a été reçu pendant environ une heure par le ministre béninois, en compagnie de la chargée d’affaires, du consul et de l’attaché de défense. Les discussions ont porté sur la décrispation entamée en juillet dernier, bien que celle-ci ne soit pas encore totalement achevée. Les deux pays ont d’ailleurs nommé leurs ambassadeurs respectifs, et l’ambassadeur béninois exerce déjà pleinement ses fonctions à Niamey.

La réouverture des frontières terrestres toujours en suspens

Autre signe d’apaisement, on note également le chargement régulier et sans encombre du brut nigérien sur la plateforme de Sèmè-Podji, avec un nouveau navire annoncé pour le 3 février prochain. Toutefois, la réouverture de la frontière terrestre entre les deux pays, notamment à Malanville et Gaya, demeure un point sensible, en raison des soupçons persistants de Niamey.

Une réunion entre les états-majors des deux pays, proposée pour résoudre ce problème, n’a toujours pas eu lieu. En parallèle, la tenue de la grande commission mixte, initialement prévue pour 2023, mais reportée, est désormais envisagée comme une piste sérieuse pour achever la décrispation. Plusieurs diplomates l’appellent de leurs vœux.

Avec notre correspondant à Cotonou, Jean-Luc Aplogan