Tchad : une bande de « pieds nickelés » attaque le palais présidentiel avant d’être « éradiquée », selon les autorités

Tchad une bande de pieds nickelés attaque le palais présidentiel avant d’être éradiquée , selon les autorités

Un mystérieux commando a attaqué mercredi 8 janvier au soir le palais présidentiel tchadien à N’Djamena et fait au moins un mort avant d’être décimé, avec 18 de ses 24 membres tués, selon le gouvernement qui a évoqué une attaque de « pieds nickelés » drogués et alcoolisés.

« La situation est totalement maîtrisée. […] Toute cette tentative de déstabilisation a été éradiquée », a déclaré Abderaman Koulamallah, porte-parole du gouvernement tchadien et ministre des Affaires étrangères, dans une vidéo publiée dans la soirée sur Facebook.

Sur les « 24 personnes » que comptait le commando, « il y a eu 18 morts et 6 blessés », « et nous déplorons un mort, trois blessés » parmi les gardes du palais, a-t-il ensuite précisé à l’Agence France-Presse (AFP).

Interrogé ensuite sur la télévision nationale, le ministre a estimé que l’attaque n’était « probablement pas terroriste », alors que des rumeurs insistantes évoquaient une possible attaque des djihadistes de Boko Haram, et qu’elle avait été menée par un « ramassis de pieds nickelés » drogués et alcoolisés, venus en civil d’un quartier pauvre du sud de la ville avec « des armes, des coupe-coupes [machettes] et des couteaux ».

Débarqués d’un camion-remorque devant le palais présidentiel, « ils ont poignardé les quatre gardes présents ». Parmi les blessés, deux sont dans un état grave, a indiqué le ministre.

Les assaillants ont ensuite pénétré dans la présidence, puis un autre garde a tiré pour donner l’alerte et « ils ont été très facilement maîtrisés », a ajouté Abderaman Koulamallah. Selon lui, ils avaient avec eux de petites bouteilles « remplies d’alcool » de type whisky, et les six survivants sont « complètement drogués ».

Une attaque « incompréhensible » et sans motif « sérieux »

Alors que certaines sources sécuritaires avaient parlé dans un premier temps d’un commando lourdement armé, Abderaman Koulamallah a souligné que les assaillants n’avaient en fait « aucune arme de guerre » avec eux.

Au final, c’est une attaque « complètement désespérée », « assez incompréhensible » et sans motif « sérieux », a-t-il déclaré, en soulignant, pour rassurer la population dans ce pays à l’histoire jalonnée de coups d’Etat et d’attaques rebelles, qu’« aucune menace ne pèse actuellement sur le pays » et ses institutions.

Le chef de l’Etat, Mahamat Idriss Déby Itno, se trouvait au palais présidentiel au moment de l’attaque, a indiqué à l’AFP Abderaman Koulamallah, sans plus de précisions.

Des chars déployés dans le centre de la capitale

L’attaque a eu lieu quelques heures après la visite à N’Djamena du ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, qui a eu plusieurs entretiens avec des dirigeants tchadiens, dont un au palais présidentiel avec Mahamat Idriss Déby.

Des tirs nourris ont été entendus pendant près d’une heure dans les quartiers proches de la présidence, avant de cesser vers 20h50, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Toutes les voies menant à la présidence ont été rapidement fermées à la circulation. Des chars ont été déployés dans les rues, dont l’un devant le commissariat central, et des policiers en armes postés aux angles des rues. Dans ces quartiers du centre de la capitale, les gens, visiblement inquiets, se sont empressés de reprendre leur voiture ou leur moto pour rentrer chez eux.

Le Tchad, pays pauvre enclavé du Sahel, a annoncé par surprise fin novembre 2024 qu’il mettait fin à l’accord militaire entre Paris et N’Djamena, actant la fin de soixante ans de coopération militaire depuis la fin de la colonisation française.

Le Nouvel Obs