Burkina Faso : la junte déclare la coordonnatrice résidente de l’Onu « persona non grata »

La junte au pouvoir au Burkina Faso a déclaré « persona non grata » la coordonnatrice résidente de l’Onu, Carol Flore-Smereczniak, lundi 18 août. Cette dernière est visée pour sa responsabilité dans un rapport considéré par la junte comme « véhiculant des informations graves et mensongères ».

La junte burkinabè a déclaré, lundi 18 août 2025, la coordonnatrice résidente de l’Onu persona non grata pour sa « responsabilité » dans un rapport « véhiculant des informations graves et mensongères » du secrétaire général de l’Onu sur les enfants et le conflit armé au Burkina Faso, miné par des violences jihadistes.

« Pour sa responsabilité dans la coprésidence de l’élaboration d’un rapport compilant des données sans sources objectives, sans preuves ni justificatifs, véhiculant des informations graves et mensongères », Carol Flore-Smereczniak « est déclarée persona non grata sur le territoire du Burkina Faso », a annoncé le gouvernement burkinabè dans un communiqué cité par l’Agence France-Presse (AFP).

« Compilation d’affirmations sans fondements et de contre-vérités »

« Dans un style narratif citant indistinctement les terroristes et les institutions de défense et de sécurité du Burkina Faso, ce rapport qui ressemble à une compilation d’affirmations sans fondements et de contre-vérités ne comporte en annexe, ni copies de rapports d’enquêtes, ni arrêts de justice pour étayer les cas prétendus de violations contre des enfants attribués aux vaillants combattants burkinabè », a-t-il ajouté.

Originaire de Maurice, Carol Flore-Smereczniak avait été nommée en juillet 2024.

Un précédent en 2022

Le Burkina est miné depuis près de 10 ans par les attaques meurtrières de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique.

La junte du capitaine Ibrahim Traoré, au pouvoir depuis un putsch en septembre 2022, assure faire de la reconquête du territoire une « priorité », mais le pays reste pris dans une spirale de violences. L’armée et ses supplétifs civils ont été accusés à plusieurs reprises d’exactions contre des civils.

En décembre 2022, la junte avait déclaré persona non grata une précédente coordonnatrice résidente de l’Onu au Burkina, l’Italienne Barbara Manzi.

Ouest-France