EN DIRECT – Guerre au Proche-Orient : le Hamas confirme la mort de son leader Yahya Sinwar

• Le Hamas a confirmé, ce vendredi, la mort de son chef, Yahya Sinwar. La veille, l’armée israélienne annonçait qu’il avait été «éliminé» lors d’une opération dans la bande de Gaza. Il avait pris la tête de l’organisation islamiste après l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh, tué le 31 juillet à Téhéra
• Pour le Premier ministre Benyamin Nétanyahou, la mort du concepteur du massacre du 7 Octobre «ne veut pas dire la fin de la guerre à Gaza, mais le début de la fin». Une remarque en partie partagée par les chancelleries occidentales qui, de la France au Royaume-Uni, y voient une opportunité pour que la guerre «soit enfin arrêtée».
• L’Iran, soutien du Hamas, a assuré que la mort de Yahya Sinwar allait «renforcer l’esprit de résistance» en vue de la «libération» des Territoires occupés. Jeudi soir, le Hezbollah a annoncé passer «à la vitesse supérieure» dans sa guerre avec Israël, affirmant avoir utilisé pour la première fois des missiles à guidage de précision pour viser les soldats israéliens.

Le Hezbollah libanais salue la mémoire de Sinwar le «martyr». Dans un communiqué envoyé ce vendredi, la formation pro-iranienne dont le chef, Hassan Nasrallah a été assassiné fin septembre par Israël, salue Yahya Sinwar «qui a combattu le projet américain et l’occupant sioniste et a versé son sang jusqu’à devenir martyr». Le Hezbollah libanais dit «réaffirmer son soutien au peuple palestinien» qui «résiste sous l’agression sioniste criminelle».

Pour l’Iran, Yahya Sinwar reste «une source d’inspiration». Malgré sa mort, le chef du Hamas demeure une «source d’inspiration» pour ceux qui combattent Israël au Moyen-Orient, a affirmé ce vendredi le ministre iranien des Affaires étrangères. Le dirigeant palestinien «est une source d’inspiration pour les combattants de la résistance de la région», a indiqué dans un communiqué Abbas Araghchi, assurant que «la cause de la libération de la Palestine de l’occupation [israélienne, ndlr] était désormais plus vivante que jamais».

Le Hamas confirme la mort de son leader, les otages ne rentreront pas avant «l’arrêt de l’agression contre Gaza». Le mouvement islamiste palestinien a confirmé, ce vendredi, la mort de son chef, Yahya Sinwar, au lendemain de l’annonce par Israël qu’il avait été tué dans une opération dans la bande de Gaza. «Nous pleurons la mort du grand chef, le frère martyr, Yahya Sinwar, Abou Ibrahim», a déclaré Khalil al-Hayya, un responsable du Hamas basé au Qatar, dans une vidéo diffusée sur la chaîne Al Jazeera.

Mais affirme que la mort de Sinwar «renforcera» le Hamas. Il a également averti l’Etat hébreu que les otages ne rentreront pas «tant que l’agression contre notre peuple à Gaza ne cessera pas, qu’il n’y aura pas un retrait complet du territoire et que nos prisonniers héroïques ne seront pas libérés des prisons de l’occupation».

Israël mobilise des troupes supplémentaires près de la frontière libanaise. L’armée israélienne annonce le renforcement de ses soldats mobilisés dans le nord du pays, vers le Liban. Cette «brigade de réserve supplémentaire» doit permettre, toujours selon l’armée, de «poursuivre le combat» contre le Hezbollah et «d’atteindre les objectifs de la guerre, notamment le retour des habitants du nord d’Israël» déplacés depuis un an par les tirs de roquettes du mouvement libanais.

Biden voit la mort de Sinwar comme un début possible de «chemin vers la paix». L’élimination du chef du Hamas, tué hier par Israël, rebat les cartes dans le conflit du Proche-Orient, estime le président américain. Elle ouvre, selon lui, l’opportunité «d’un chemin vers la paix» et d’un «meilleur avenir à Gaza, sans le Hamas», a-t-il avancé ce vendredi lors d’une visite à Berlin.

Le chancelier allemand dit de son côté espérer que la mort du chef du mouvement islamiste palestinien permettra d’ouvrir la «perspective» d’un cessez-le-feu à Gaza et d’un «accord sur la libération des otages» détenus depuis le 7 octobre.

La FINUL s’engage à rester au Liban malgré plusieurs attaques israéliennes «délibérées». Le porte-parole de la mission de maintien de la paix des Nations unies, la FINUL, a déclaré vendredi que la mission, forte de 10 000 hommes, resterait au Liban malgré plusieurs attaques directes des forces israéliennes au cours des derniers jours, qu’il a qualifiées de «délibérées». «Nous devons rester. Ils nous ont demandé de partir», a également relevé Andrea Tenenti, par liaison vidéo depuis Beyrouth.

Un responsable du Hamas affirme que le mouvement «ne peut pas être éliminé», sans confirmer la mort de Sinwar. Un responsable du Hamas a assuré vendredi que le mouvement islamiste palestinien ne pouvait «pas être éliminé» malgré la mort de ses dirigeants, sans toutefois confirmer que son chef avait été tué à Gaza jeudi. «Il semble que Israël pense que tuer nos dirigeants signifie la fin de notre mouvement et de la lutte du peuple palestinien» mais «le Hamas est un mouvement mené par des gens cherchant la liberté et la dignité et cela ne peut pas être éliminé», a déclaré à l’AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas. Dans un communiqué, il a évoqué les précédents dirigeants du mouvement islamiste palestinien tués par Israël. Mais «le Hamas est à chaque fois devenu plus fort et plus populaire», a-t-il souligné.

Le Kremlin se dit «inquiet» des «conséquences pour la population civile» après la mort du chef du Hamas. Le Kremlin s’est dit vendredi «inquiet» des «conséquences pour la population civile» après la mort du chef du Hamas, Yahya Sinwar, tué dans une opération israélienne à Gaza. «L’essentiel pour nous, ce sont les conséquences pour la population civile que nous observons», a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. «La catastrophe humanitaire observée à Gaza et au Liban est un sujet qui nous préoccupe beaucoup», a-t-il ajouté.

L’armée israélienne dit avoir «neutralisé» deux assaillants entrés par la Jordanie. L’armée israélienne a identifié «un certain nombre de terroristes» qui traversaient de la Jordanie vers le sud de la région de la mer Morte. Elle a neutralisé deux d’entre eux après qu’ils ont ouvert le feu sur les forces israéliennes, a déclaré Tsahal dans un communiqué vendredi.

Le Premier ministre libanais rejette l’ingérence de l’Iran. Le président du Parlement iranien, Mohammad-Bagher Ghalibaf, a affirmé dans un article publié vendredi par Le Figaro que Téhéran serait prêt à négocier avec Paris un cessez-le-feu au Liban. «Nous sommes surpris par cette position, qui constitue une ingérence flagrante dans les affaires libanaises», a réagi Najib Mikati. Il a demandé la convocation du chargé d’affaires iranien à Beyrouth.

Benyamin Nétanyahou va convoquer son cabinet dans la journée. Le Premier ministre israélien va tenir une consultation aujourd’hui à midi au quartier général militaire de Kirya à Tel Aviv avec le ministre de la Défense Yoav Gallant, d’autres ministres, ainsi que plusieurs membres de haut rang des services de défense et du renseignement. Selon les médias israéliens, la réunion portera sur la possible reprise des négociations sur les otages après la mort de Yahya Sinwar, mais aussi sur l’opération terrestre en cours au Liban.

Tsahal dit avoir éliminé un officier du Hezbollah. L’armée de l’air israélienne affirme avoir «attaqué» Muhammad Hossein Ramal, un commandant du Hezbollah, à Taybeh, dans le sud du Liban, lors d’une frappe aérienne. Il aurait, selon Tsahal, dirigé «de nombreuses attaques terroristes» contre Israël et les soldats israéliens. De nombreux médias ont rapporté que ce haut dirigeant avait été tué lors de l’attaque. Le Hezbollah n’a pas réagi.

Pour Jean-Noël Barrot, la mort de Yahya Sinwar doit «être un tournant, que la guerre à Gaza s’arrête». Invité ce vendredi matin au micro de France Inter, le ministre des Affaires étrangères français a annoncé que la mort du chef du Hamas constitue un «tournant» qui doit «être le moment de tourner la page de la guerre à Gaza», et «l’occasion de faire cheminer la région vers la paix». «C’est dans l’intérêt d’Israël que la guerre à Gaza s’arrête, que la colonisation en Cisjordanie s’arrête, et que soit enfin discutée la solution à deux Etats avec un Etat de Palestine aux côtés d’un Etat d’Israël», a-t-il poursuivi.

L’Iran assure que «l’esprit de résistance sera renforcé» après la mort du chef du Hamas. L’Iran, soutien du mouvement islamiste palestinien Hamas, a assuré jeudi soir que la mort de son chef Yahya Sinwar allait «renforcer l’esprit de résistance» en vue de la «libération» des Territoires occupés. «Il va devenir un modèle pour la jeunesse et les enfants qui continueront sur le chemin de la libération de la Palestine. Tant que l’occupation et l’agression perdurent, la résistance se poursuivra», a écrit sur son compte X la Mission de l’Iran auprès des Nations unies à New York.